Une entreprise brésilienne devra créer une usine de transformation à large échelle du cajou au Ghana

Le Groupe Usibras, membre de l’ACA et l’une des principales entreprises de cajou du Brésil, innovera ce mois-ci en investissant dans une usine de transformation de cajou d’une valeur de 15 millions de dollars au Ghana. Depuis son introduction sur le marché africain par l’ACA en 2008, Usibras est devenu progressivement impliqué dans le secteur à travers le continent, exportant des noix de cajou brutes du Ghana, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. À présent, Usibras va davantage s’implanter en tant que grand transformateur ouest-africain, avec une usine d’une capacité de 35 000 TM à construire à Prampram, à 50 km à l’est d’Accra. Le projet est piloté par Tarciso Falcao, Directeur d’Usibras Ghana Limited, la filiale locale de la société, avec l’appui et la vision de Francisco Assis Neto, Président d’Usibras. Lors de l’entretien réalisé le 23 mai avec l’ACA, M. Falcao et M. Assis Neto ont partagé leurs idées sur la nouvelle usine, les objectifs futurs et les développements de l’industrie du cajou au Ghana.

Francisco Assis Neto et Tarciso Falcao avec le ministre ghanéen du Commerce et de l’Industrie (deuxième à partir de la droite). Source : ACA moderne du Ghana.

Qu’avez-vous recherché en termes d’emplacement au moment où vous preniez la décision de vous implanter, pourquoi avez-vous choisi le Ghana ?

Tarciso Falcao : Nous avons une longue histoire dans ce pays. Nous avons commencé à travailler avec l’ACA en 2008 et participé à notre première conférence en Tanzanie. Après cela, nous avons commencé à mener des études de faisabilité pour déterminer où nous devrions commencer notre activité du cajou en Afrique. Nous avons jugé le Ghana comme étant le meilleur pays, en raison de sa stabilité politique et du fait de sa croissance économique.

Quelle est votre implication actuelle en Afrique ?

Nous achetons des noix de cajou brutes de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso et concentrons le tout à Tema. Nous sommes dans notre troisième année – l’année dernière, nous avons exporté 30 000 TM. À présent, tout ce volume est exporté en direction de nos usines au Brésil.

Ce que nous avons fait jusque-là, c’est d’essayer de nous assurer que nous pouvons acheter des volumes de cajou pour les transformer dans notre usine. Au regard de notre expérience jusque-là, nous réalisons que cela n’est pas une limitation.

Pouvez-vous nous dire un peu plus sur votre usine ? Quand entendez-vous la mettre en service ?

Nous avons démarré la construction ce mois-ci et notre objectif est de l’ouvrir d’ici le mois de juin de l’année prochaine.

Nous avons investi 10 à 15 millions de dollars dans l’usine elle-même. Nous avons également une deuxième phase de projet parallèle pour la production d’électricité. Elle utilisera les coques de cajou comme combustible alternatif. Nous allons produire de l’électricité qui va approvisionner notre usine et la communauté, en travaillant avec l’ECG.

Notre processus est entièrement mécanisé et, donc, nous n’utilisons aucun décorticage manuel. Nous avons pu améliorer notre technologie pour réduire les cassures et nous croyons également que nous allons utiliser davantage de main-d’œuvre pour certaines de nos productions. Nous pensons que nous allons créer près de 2000 emplois directs et davantage d’emplois indirectement. 

Vous avez travaillé très étroitement avec l’ACA au moment où vous démarriez les opérations en Afrique – qu’est-ce que l’ACA vous a aidé à faire ?

Tarciso Falcao à l’entrepôt d’Usibras Ghana à Tema, au Ghana.

Nous avons eu de très bonnes relations depuis le début. Nous avons été introduits sur le marché africain par l’ACA. Nous sommes membres de l’ACA depuis lors et avons participé aux conférences pendant des années. Nous essayons de nous aider mutuellement – par exemple, nous avons arrangé la visite de Christian Dahm [DG de l’ACA] à nos usines de transformation au Brésil, de sorte qu’il puisse tirer des enseignements et rapporter cette information à l’ACA.

Nous avons cette relation de soutien entre notre société et l’ACA et nous entendons la préserver. Nous essayons de travailler davantage avec les producteurs, à mesure que nous développons la durabilité de notre activité. C’est un domaine dans lequel nous espérons avoir de bonnes discussions et nous travaillons étroitement avec l’ACA. Le soutien que nous avons de l’ACA sur ces projets sera très important. Notre idée est que, dès que nous aurons une usine ici, nous travaillerons conjointement avec l’ACA et le gouvernement à promouvoir les producteurs, accroissant ainsi la production de noix de cajou.

Quels sont les principaux marchés pour les amandes d’Usibras après la transformation ?

Nous exportons l’essentiel des amandes en direction des États-Unis, où nous avons une usine dans le New Jersey pour la torréfaction. Puis, nous vendons les amandes sur le marché des États-Unis à de grands acheteurs tels que Costco et nous procédons également à de nombreuses expéditions en direction de l’Europe. L’idée ici au Ghana est la même.

Entendez-vous développer des relations avec certaines zones de culture ou de production ?

Nous avons déjà démarré les discussions avec les associations de producteurs depuis que nous avons commencé à travailler avec l’ACA et nous avons également eu des relations avec ces personnes depuis un certain temps. Nous achetons auprès des intermédiaires à présent mais, de plus en plus, nous essayons d’acheter le cajou directement auprès des producteurs.

Nous avons le sentiment que le Ghana pourrait parvenir à la même production que la Côte d’Ivoire et tirer avantage des possibilités d’exploiter la pomme et le jus de cajou. Pour maintenir les plantations de cajou viables, nous devons utiliser tout ce que peut créer la plantation. Par exemple, avec l’émondage, nous allons accroître le rendement, le bois peut servir à produire du charbon et éviter ainsi d’abattre les arbres indigènes. Nous essayons de partager l’information et la technologie, mais nous devons travailler avec l’ACA. Il existe d’autres sociétés qui peuvent également faire cela. À l’avenir, j’aimerais signer un certain type de PdA avec l’ACA, le gouvernement et, peut-être, d’autres sociétés pour montrer que nous sommes déterminés à travailler ensemble au profit des producteurs.

Usibras entend démarrer les opérations dans sa nouvelle usine d’ici juin 2014

Quel avantage y a-t-il à avoir une usine d’Usibras au Ghana ?

Nous voulons créer une entreprise ici parce que nos études de faisabilité ont montré que ce serait une bonne opportunité et nous espérons croître en tant qu’entreprise à travers le monde. Il était temps de nous développer en Afrique, où il existe une production abondante de cajou, mais où la capacité de décorticage est quasi-inexistante. Cela va nous donner également une meilleure position en tant que fournisseur d’amandes de cajou, dans la mesure où nous pouvons équilibrer nos productions entre le Brésil et ce pays. À travers notre travail au Ghana, Usibras peut améliorer notre compétitivité sur le marché et développer ici l’industrie de transformation.