Lancement du Conseil du cajou du Ghana à Techiman.

Les acteurs de la filière du cajou ont lancé jeudi le 15 octobre 2020 à Techiman le Conseil du cajou du Ghana (CCG), avec le soutien de l’Alliance pour la Cajou Africain (ACA), faisant du Conseil l’organe suprême de la filière du cajou au Ghana.

 Le GCC est composé d’acteurs de la filière du cajou dont des membres sont issus des rangs des différents acteurs de la chaîne de valeur du cajou, et il servira en outre de plateforme aux acteurs du cajou pour mener le plaidoyer en faveur de réformes politiques. Les producteurs, les transformateurs et les négociants de cajou seront tous représentés au sein du Conseil dont le siège est situé à Sunyani, la capitale de la région de Bono.

Le Conseil est chargé de la réorganisation de la filière du cajou et sert maintenant de porte-parole de la filière au niveau de l’industrie. Il a également pour mandat de « maintenir et de présenter un front uni » des acteurs de la sous- filière des cultures arboricoles, tout en préconisant des réformes politiques dans la filière.

Présentant la tendance mondiale de la filière du cajou lors de l’événement, la responsable des finances et du plaidoyer de l’Alliance pour le Cajou Africain (ACA), Mme Reine Dehode, a affirmé que la production de cette culture en Afrique de l’Ouest a doublé au fil des ans, passant de 800 000 tonnes en 2009 à 1,7 million de tonnes en 2020. Elle a indiqué qu’au Ghana, la production de cajou est passée de 22 000 à 105 000 tonnes au cours de la même période.

Cette croissance appelle, selon elle, une organisation et une réglementation adéquates de la filière. Elle a souligné que la plupart des pays africains mettent en place des politiques pour réglementer la filière.

L’installation officielle du GCC intervient quelques semaines après que le Président de la République a officiellement installée dans ses fonctions l’Autorité de développement des cultures arboricoles (TCDA), qui est chargée de réglementer la culture du cajou et de cinq autres cultures arboricoles au Ghana. Mme Dehode a estimé que le GCC viendrait en complément à l’Autorité nouvellement installée pour organiser et réglementer de manière adéquate la filière. « L’ACA est convaincu que le GCC aidera la TCDA, installée le mois dernier, à développer la filière », a-t-elle déclaré.

La Secrétaire exécutive de l’Association des transformateurs de noix de cajou du Ghana (ACPG), Mme Yayra A. Amedzro, a expliqué que la création du GCC était une exigence du comité technique qui a mis en place la TCDA. Selon elle, le CCG est dûment enregistré auprès du greffe du Tribunal de commerce et va désormais « servir de structure faitière de la filière du cajou ». 

Le producteur de cajou et membre du Conseil d’administration de la TCDA, Chief Adams Tampuri, s’est félicité de la création du GCC et de la TCDA. Il a laissé entendre que la politique du commerce international laisse entendre que les politiques internationales sont principalement favorables aux filières qui sont bien organisés, correctement réglementées et développées.

Il est convaincu que le Conseil d’administration de la TCDA travaillera main dans la main avec le GCC et d’autres sous-comités pour mettre en œuvre des politiques dans l’intérêt de la filière. Pour lui, la création de ces organes est « la chose la plus importante qui soit arrivée à la filière du cajou ». 

Selon M. Charles Kumah Sampa, transformateur local de cajou et membre du Conseil général de l’Association des transformateurs de cajou du Ghana (ACPG), le GCC servira à la fois d’organisation mère pour tous les acteurs de la filière et d’équipe de technocrates pour la TCDA. Il s’est dit optimiste que, pour une fois, les différentes associations d’acteurs, y compris l’ACPG, les associations de producteurs de cajou comme la Fédération des producteurs de cajou (FCF) et l’Association des producteurs de cajou (CFA), ainsi que les associations de négociants comme les exportateurs de noix de cajou du Ghana auront un front commun au sein du CCG. Selon lui, une telle action permettra de susciter des « discussions en face à face et enthousiastes » entre tous les acteurs de la filière, en particulier avec les exploitants agricoles qui pensent pour la plupart que les transformateurs et les acheteurs ne sont pas sincères.

Le Président de l’Association des négociants de cajou, Alex Owusu Adjei, a estimé que la filière du cajou est en pole position dans le cadre de la réglementation de la TCDA et de l’organisation du GCC. Il a estimé que le GCC offre une opportunité à tous les acteurs de participer à la prise de décision au sein de la filière. « avec ces nouveaux organes », a-t-il déclaré, « Je vois un avenir très radieux se dessiner pour la filière du cajou. » 

Le GCC est une personne morale à succession perpétuelle qui peut ester et être également traduite en justice.